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LE PAYSAGE COMME FORME POLITIQUE

L’Ecole Supérieure d’Art de Clermont Métropole
9 et 10 mai 2012
25 rue Kessler / 63000 Clermont-Ferrand

L’ activité cartographique – le relevé des caractéristiques géographiques de territoires explorés – a largement contribué à la construction d’images et de représentations mentales du monde, en même temps qu’elle a nourri les fantasmes de découverte et de conquête. Reflet du progrès des sciences et des techniques (astronomie, géométrie, navigation…), l’histoire et la typologie des cartes géographiques et des atlas qui les rassemblent traduisent aussi les conceptions religieuses, philosophiques et géopolitiques du monde et les rapports de domination (commerciale, militaire, coloniale…) qui s’y exercent.

Se focalisant sur les caractéristiques de la surface du globe, la cartographie n’a-t-elle pas également contribué à une tendance générale à la réification du monde ? Comment l’activité cartographique, la représentation des territoires – et plus largement notre manière de percevoir le monde – ont-elles été transformées par les technologies de l’imagerie satellite et leur démocratisation ?

Avec le changement d’historicité propre à l’ère postmoderne – où ne semblent plus avoir cours l’idéalisation d’un âge d’or ou la projection vers un futur utopique -, les conceptions et représentations du monde et de son histoire s’organisent davantage selon une logique spatiale que temporelle. Que peut alors signifier l’introduction des modèles cartographiques et de l’atlas au sein de l’activité artistique ?

CONCEPTION,
ORGANISATION ET MODÉRATION
Cédric Loire,
Professeur d’Histoire et théorie des arts,
Coordinateur de la recherche,
École Supérieure d’Art de Clermont Métropole

  MERCREDI 9 MAI

14H00  Accueil des participants
14H30 – 15H00 CEDRIC LOIRE
PRÉSENTATION ET INTRODUCTION
15H00 – 16H00
ALIOCHA IMHOFF & KANTUTA QUIROS (LE PEUPLE QUI MANQUE)
CRITIQUES, COMMISSAIRES D’EXPOSITIONS

B/ORDERLANDS,
CARTOGRAPHIES TEXTUELLES

À partir de l’oeuvre littéraire de la poétesse chicana Gloria Anzaldúa, théoricienne des études post-coloniales, nous nous proposons d’explorer les notions de cartographies et de paysages textuels. Dans son livre majeur, Borderlands / La Frontera : The New Mestiza (1987), Anzaldúa envisageait les territoires frontaliers mexicano-américains comme espaces liminaux à l’origine d’une théorie de la connaissance fondée sur une désidentification radicale, un espace
de l’entre-deux, incarnant ce que Walter Mignolo appelle une « pensée frontière ».
Plus largement, nous envisagerons une nouvelle géographie de l’espace littéraire qui aurait émergé à partir d’un débordement de l’espace de la page par les pratiques artistiques issues de la post-colonialité, en confrontant l’oeuvre poétique d’Anzaldúa avec des pratiques cartographiques d’artistes qui utilisent l’espace comme site de réinvention plastique des pratiques littéraires.

16H00 – 17H00
SOCIETE REALISTE (FERENC GRÓF & JEAN-BAPTISTE NAUDY)
WWW.SOCIETEREALISTE.NET

LINÉOLOGIES

La coopérative parisienneSociété Réaliste développe depuis son origine une pratique récurrente de la cartographie,
avec pour point critique essentiel le désir de délier les représentations idéologiques qui s’y
ordonnancent. Mais la carte est un outil qui dépasse la question de l’orientation, et Société Réaliste n’a eu de cesse de l’utiliser pour travailler des problématiques de sculpture, de couleurs, de nomenclatures, de transversalité historique, ou même d’inconscient collectif.

Lors de son intervention, elle voudrait, par la présentation d’une série de ses productions cartographiques, interroger les continuités entre les lignes de la carte, les lignes de l’écriture ou les lignes du dessin, et revenir sur les processus qui l’ont amenée au développement présent de son projet « Linear World » (2012).

17H00 – 18H00
Questions/ débat

  JEUDI 10 MAI 

9H30
Accueil des participants
10H00 – 11H00
LAURENCE CORBEL
MAÎTRE DE CONFÉRENCES EN ESTHÉTIQUE ET EN PHILOSOPHIE DE L’ ART À L’UNIVERSITÉ DE RENNES 2

FICTIONS ET JEUX CARTOGRAPHIQUES DANS L’ART

S’il y a toujours des écarts entre les cartes et la réalité qu’elles représentent, certaines cartes réalisées par des artistes jouent délibérément de ces distorsions : manipulations d’échelles, déplacement des frontières, détournements de la toponymie sont autant de manières de mettre en question le sens caché de ces dispositifs symboliques, de développer une critique sociale et politique des pratiques et des usages de la cartographie. Ces cartes fictives peuvent, en effet, être lues comme des révélateurs des normes cartographiques impliquées dans la légitimation de pouvoirs politiques et comme des « réponses tactiques à la tactique qui [les] investit » (Michel Foucault).

On analysera le sens et la portée de ces cartographies alternatives qui sont d’autant plus nécessaires que désormais « ce que l’on voit du territoire a complètement pris la forme et la nature de la carte »
(Francesco Farinelli).

11H00 – 12H00
TILL ROESKENS
ARTISTE

À PROPOS DE CERTAINS POINTS DANS L’ESPACE

Amateur de géographie appliquée, Till Roeskens appartient à la famille des artistes-explorateurs.
Son travail se développe dans la rencontre avec un territoire donné et ceux qui tentent d’y tracer leurs chemins.
Ce qu’il ramène de ses errances, que ce soit sous la forme d’un livre, d’un film vidéo, d’une conférence-diaporama ou autres formes légères, ne se voudrait jamais un simple rapport, mais une invitation à l’exercice du regard, un questionnement permanent sur ce qu’il est possible de saisir de l’infinie complexité du monde.
Ses « tentatives de s’orienter » s’élaborent avec le souci récurrent de toucher un public non averti et de rendre les personnes rencontrées co-auteurs de l’oeuvre.

12H00 – 13H00
Questions/ débat et synthèse
13H00
Clôture des journées

plus d’informations: https://www.esacc.fr/index.php?option=com_wrapper&Itemid=33