les écrivains filment #4
Errances de l’image
Marguerite Duras & Georges Perec
Vendredi 5 novembre 2010
20h30 – IMEC
Soirée en présence de Jean Cléder (Maître de Conférences à l’Université de Rennes II, spécialiste des rapports entre littérature et cinéma)
On connaît le goût de Marguerite Duras pour les circulations illimitées entre romans, théâtre et cinéma, et pour les vies multiples de ses œuvres. Surtout, la radicalité de certains de ses films en ont fait la pierre angulaire des expériences de « meurtre du cinéma » qui ont le plus durablement transformé le cinéma dit narratif. Aurélia Steiner Melbourne (1979) est plutôt ici le lieu maximal d’un désajustement du texte et l’image, fortement porté par la voix, la lecture magnifique de Marguerite Duras. Une lecture incantatoire qui convoque la perte, le manque, le cri incessant de l’amour.
Œuvre novatrice, devenue culte, Un homme qui dort est un film à double signature, celle de l’écrivain Georges Perec et du cinéaste Bernard Queysanne, tous deux alors encore méconnus, à partir du texte initial de Georges Perec, qui ne faisait pas à l’époque déjà partie de l’Oulipo. Un étudiant remet en cause toutes ses activités et tous ses projets et se plonge volontairement dans une sorte d’hibernation. Pendant plusieurs mois, il vit ainsi en dehors du temps, en dehors du monde jusqu’à ce qu’apparaissent les limites et les dangers de cette expérience radicale. Une histoire qui impliqua une recherche formelle et sonore importante, au service de l’idée “d’infra-ordinaire”, chère à Georges Perec, qui la sous-tend.
Films projetés :
Aurelia Steiner (Melbourne), Marguerite Duras, 1979, couleur, sonore, 35 min
Suivi de
Un homme qui dort, de Georges Perec, Bernard Queysanne, 1974, 82 min
Avec Jacques Spiesser et la voix de Ludmila Mikael
Textes et programmation: Kantuta Quiros & Aliocha Imhoff
Cette soirée se réalise en partenariat avec Documentaire sur Grand Ecran.