IM/MUNE
Fabrique virale, Guérilla contre-biopolitique et Pratiques performatives
Le Transpalette – Centre d’Art Contemporain, Bourges
11-27 novembre 2011
Le peuple qui manque est invité, par Paul B. Preciado, à assurer le commissariat de la section audiovisuelle de l’exposition IM/MUNE (11-27 novembre 2011, Bourges) ainsi que pour deux soirées de rencontres (23 et 24 novembre 2011) présentera les travaux de :
Curateurs : Aliocha Imhoff & Kantuta Quiros
La section audiovisuelle proposée par le peuple qui manque explore la manière dont des pratiques artistiques liées au sida, activées à partir des années 80, ont pu renouveler, de manière radicale, formes narratives et contrats filmiques, en faisant de l’autonarration le lieu d’une politique de soi, aux confins du journal filmé (Lionel Soukaz, Nelson Sullivan), de l’autofiction (Hervé Guibert, David Wojnarowicz, Nelson Sullivan, Guillaume Dustan), de pratiques performatives telles que le spoken word (Marlon Riggs), ou la vidéodanse (DV8 Physical Theatre). Une forme de réappropriation du récit de soi, tout comme de l’écriture de l’Histoire, qui est également au cœur du projet de médiactivisme qu’ACT UP élabora, dès ses débuts, avec des expériences contre-télévisuelles collaboratives (DIVA TV, AIDS Community Television) ou d’activisme culturel (Rosa von Praunheim). Enfin, cette programmation s’attache au déplacement et à la reformulation des rituels de deuil, envisagés à partir d’une politisation des pratiques processionnelles : avec les sépulcrales processions de Sothean Nhieim, ainsi qu’en présentant une importante archive (produite par le vidéaste James Wentzy), restituant les « Ashes actions » et les Funérailles politiques, « imaginées » et appelées de ses vœux par le plasticien, performer et écrivain David Wojnarowicz, mort du sida en 1992, actions publiques qui figurent parmi les plus belles d’Act Up. Wojnarowicz, en compagnon de route du collectif Act up New York, souhaitant dépasser le caractère privé des cérémonies de deuil des morts du sida (et de sa propre mort incluse), théorisa et imagina des cérémonies violentes, bouleversantes et théâtrales, comme irruption spectaculaire de la problématique du sida dans l’espace public. A l’unisson de la critique de la binarité moderniste espace public/privé, émanant notamment des géographes féministes postmodernes telles que Barbara Hooper, les spatialités queer des années 90, liées à l’activisme culturel contre le sida, ont entrevu la manifestation comme site radical de contre-géographie.
Remerciements Beatriz Preciado, Nadège Piton, Erik Noulette, Climage (Stéphane Goël), Rosa von Praunheim et Markus Tiarks, Arthaus Musik GmbH (Amélie Brune), DV8 Physical Theatre (Amy Jane Clewes), Christophe Bichon, Documentaire sur Grand Ecran (Laurence Conan), Compagnie des Phares et Balises (Irad Sachs, Emmanuelle Viard), Frameline (Sarah Deragon), Sophie Baranes, Jim Hubbard, James Wentzy, Daniello Cacace, Sothean Nhieim, Lionel Soukaz, Marion Scemama, François Pain.