Mujeres Creando
à l’Action Mondiale des Peuples de Lyon
Samedi 26 août 2006 à 16h
Le groupe radical féministe bolivien, Mujeres Creando, constitue un exemple rêvé de dispositif d’actions transversales. Agissant de façon nomade et décentralisée (en graffitant les murs de la capitale bolivienne de toniques interpellations poétiques et politiques à l’égard du pouvoir en place et du patriarcat). Elles se font l’écho de la situation des femmes latino-américaines, prises dans les rets d’un système machiste et accueillent au sein du collectif athées, croyantes, prostituées, lesbiennes, hétérosexuelles, femmes indigènes, paysannes, etc. Nous projetterons le samedi 26 août à 16h deux de leurs films « Mama no me lo dijo » ainsi que leurs actions de rue « Acciones » dans le cadre de l’Action Mondiale des Peuples, décentralisée à la Friche de Lyon.
Mama no me lo dijo de Maria Galindo & Mujeres Creando
(2003 – 52’ – VOSTF)
Documentaire fiction, actions de rue – Cinq épisodes : “La fiancée vendeuse ” – “Le sommeil de la vendeuse” – “La pute” – “L’indienne” – “Le messe de la religieuse”
« Je ne suis pas une mariée plantée sur l’autel. Je suis une enfant au cœur mutilé. On m’a brûlé les sentiments avec de l’acide, avec de l’eau bouillante, avec du venin. Je ne suis une fiancée plantée sur aucun autel Je hais les hommes, peut-être qu’à cause de cette haine, les jolies choses qui sont en moi ne se réveillent jamais, peut-être. Mais écoutez-moi, je dois les haïr pour survivre dans la rue. Je dois me méfier d’eux. Leur mentir du regard, leur démontrer qu’ils ne peuvent s’approcher. Je hais les hommes et la haine que je ressens me protège, pour qu’aucun ne m’exploite, pour qu’aucun ne me touche. J’ai mes raisons que je ne vais pas vous expliquer. J’ai mes raisons que personne ne comprendra. Je ne suis pas heureuse, c’est sûr, parce que la haine ne me laisse pas êtreheureuse. Je ne suis pas libre non plus parce que la haine ne me laisse pas libre. Mais je ne rencontre pas d’autres formes de les arrêter, je ne trouve pas d’autres formes pour me lier à eux, et qu’ils ne m’embêtent pas. Je ne trouve pas d’autres formes pour répondre à la vie. » (Extrait)
Acciones de Mujeres Creando (2001, 40′)« Nous sommes loin du geste militant, héroïque, messianique, nous, nous convoquons, à des fêtes de rue, qui sont mutineries et des mutineries qui sont fêtes de rue. Elles sont mutineries car nous ne demandons pas la permission et parce que nous ne concevons pas notre présence dans la rue comme un spectacle avec public mais un engagement, une façon de tisser des complicités insolites et interdites. »
« Folles, agitatrices, rebelles, désobéissantes , subversives, sorcières, filles de la rue, graffiteuses, féministes-anarchistes, lesbiennes et hétérosexuelles ; mariées et célibataires ; étudiantes et employées de bureau ; indiennes, souillons, pauvres filles et demoiselles ; vieilles et jeunes ; blanches et brunes, nous sommes un tissu de solidarité, d’identités, d’engagements, nous sommes des femmes. »
« Pour tous les systèmes de fachos et de machos, la femme est une pute. Que meurent les systèmes, que vivent les putes. »
« Un pénis, n’importe quel pénis, est toujours une miniature. »
« Femme, ni soumise, ni dévote, libre, belle et folle. »
« Il est temps de passer de la nausée au vomissement. »
« Que vivent les grosses, que vivent les brunes, je veux être femme sans modèle à imiter »
« Notre féminisme ne recycle ni ne remplit, il remue, meut et émeut. »
« Face à la rupture entre sentir et penser, Mujeres Creando, pour une autre société. » « Nous sommes belles, nous sommes futées, nous sommes féministes. »
« Notre vengeance, être heureuses.» « Attention au patriarcat, aujourd’hui il se déguise sous forme de femme avide de pouvoir. »
« Superintendance des banques, organisme étatique de charité, protection et bénéfice pour les corrompus, et banquiers rusés. » (Mujeres creando)
Adresse : Collectif Friche Artistique – Autogérée – RESO 84 avenue Lacassagne 69003 Lyon – France
Plus d’informations sur l’Action Mondiale des Peuples
Programmation : Aliocha Imhoff, Kantuta Quiros. Remerciements : Maria Galindo, La Friche, AMP, collectif Stamp, Anne So, Inga, Daniel.