États de guerre visuels
Internacional Errorista (Groupe Etcétera) / Jon Thomson & Alison Craighead
Dominic Angerame / Emanuel Licha / Marine Hugonnier
Samedi 22 octobre & Samedi 3 décembre 2011, 11h
Cinéma des Cinéastes
Urban Errorist Cartography – Internacional Errorista (Groupe Etcétera)
(5 min, 2009, Argentine)
Fondée en 2005, l’Internacional Errorista est un mouvement international qui revendique l’erreur comme philosophie de vie – l’erreur, nouveau principe ordonnateur de la réalité actuelle. L’Internationale Errorista a surgi d’un programme d’actions lancées pour dénoncer la visite de George Bush et le Sommet des Amériques en Argentine en 2005. Issus du collectif argentin Etcétera, les Erroristes ont orienté leurs réflexions autour de la figure et du stéréotype de l’ennemi (t)erroriste, dans la dénommée guerre globale contre le terrorisme. Depuis, ils mènent des actions publiques comme réponse aux situations internationales, telles que l’occupation du territoire palestinien à Gaza par Israël. Urban Errorist Cartography est une action, menée en 2009 à Buenos Aires, seule zone urbaine au monde où la Palestine et Israël se rencontrent sur une carte (la rue « Palestine » croisant la rue « Israël » dans la ville de Buenos Aires). Leur travail a notamment été exposé à la Biennale d’Istanbul 2009.
A Short Film about War de Jon Thomson & Alison Craighead (10 min, 2009, UK)
Fabriqué entièrement à partir d’informations trouvées sur le web, ce film diffusé sur deux écrans propose un voyage dans différentes zones de guerre, à travers le regard collectif du site de partage de photos en ligne Flickr, et de plusieurs témoignages de blogueurs existants militaires et civils.
Jon Thomson (né en 1969) et Alison Craighead (née en 1971) vivent et travaillent à Londres et à Kingussie (Écosse). Une exposition leur a été dédiée à la Southbank Gallery de Londres par le BFI (Bitish Film Institute) en 2007 et ils ont aussi participé à de nombreuses expositions collectives, notamment au Royal College of Art de Londres, au Tang Contemporary Art de Pékin, à l’Australian Center for the Moving Image de Melbourne et au Haifa Museum of Art. Leurs œuvres utilisent principalement la vidéo, le son et les espaces électroniques en ligne. Notons que Jon Thomson est aussi membre du collectif low-fi.
Anaconda Target de Dominic Angerame (8 min, 2005, Etats-Unis)
« Nous n’avons pas le temps d’être effrayé, tout arrive en quelques secondes. (…) C’est l’ordinateur qui ajoute la dernière touche » Paul Virilio. Le 4 mars 2002, près de 2000 troupes de la coalition dirigées par les Etats-Unis étaient engagées en combat rapproché dans le Nord de l’Afghanistan, dans une opération nommée Anaconda. Les images d’Anaconda Target proviennent d’éléments de cette mission.
Depuis 1969, Dominic Angerame a réalisé plus de 35 films qui ont été montrés et qui ont remporté des récompenses dans des festivals de films partout dans le monde.
Mirages de Emanuel Licha (22 min, 2010, France)
Mirages se déroule dans un décor de village irakien au milieu du désert Mojave en Californie. Conçu et utilisé par l’armée américaine pour l’entraînement des troupes avant leur départ pour l’Irak, ce village a été construit et continue d’être opéré sous la supervision de techniciens de Hollywood. Les figurants qui jouent le rôle des habitants de ce village sont recrutés parmi la diaspora irakienne immigrée aux États-Unis. Ce camp d’entraînement est un dispositif optique. Il est fait pour apprendre aux soldats à voir la “réalité” irakienne telle que fictionnée par l’armée et Hollywood, et à reconnaître les “terroristes”. Il sert aussi à représenter une utopie de la guerre, et à éduquer le regard des spectateurs, notamment par l’intermédiaire du travail des médias qui sont les bienvenus pour couvrir les activités du camp.
Emanuel licha est né à Montréal en 1971. Son travail s’intéresse à l’espace public et à l’architecture et l’amène à envisager les objets du paysage urbain comme autant d’indices sociaux, historiques et politiques. Son travail a récemment été présenté au NGBK, Berlin; Musée d’art contemporain de Montréal; MACBA, Barcelona; Frac Franche-Comté, Besançon; Witte de With Center for Contemporary Art, Rotterdam; Tirana Biennial; Musée d’art moderne de la Ville de Paris.
Ariana de Marine Hugonnier
(18 min, 2003, France/UK)
En Afghanistan. Du panoramique comme outil de contrôle et mouvement. Ariana relate le voyage dans la vallée du Panjshir en Afghanistan d’une équipe de tournage partie enquêter sur les liens entre l’histoire de la région et son paysage luxuriant si particulier.
Née en 1969 et vivant à Paris et Londres, Marine Hugonnier réalise des films et des photographies inspirés par le champ de l’anthropologie. Son travail est présenté internationalement (MoMA, Biennale de Venise, MAMCO, etc.).