Afropolitan art histories
Double issue 53-54 of the Revue Multitudes Majeure – Histoires afropolitaines de l’art
For the autumn 2013 season, Multitudes magazine is offering a special double issue that combines paper format (n°53) and digital extensions (n°54), geopolitics and art history.
Texts selected and edited by Kantuta Quirós and Aliocha Imhoff
Éditions Inculte, February 2014
Kantuta Quiros & Aliocha Imhoff
SAVE THE DATE
Presentation of issue 53-54 and its major on Saturday, October 19, 2013 – from 6pm Galerie Dufay-Bonnet, in the exceptional presence of John Peffer (Ramapo College, New Jersey, USA). Cité Artisanale, 63 rue Daguerre – 75014 Paris
Sommaire de la Majeure: Histoires afropolitaines de l’art
N°53 (paper version, in French): Kantuta Quirós and Aliocha Imhoff, Historiographies of art, from Africa (Fragments pour un chantier de traductions des discours africains sur l’art) John Peffer, The diasporas of images of Africa Chika Okeke-Agulu, The Art Society and the construction of postcolonial modernism in Nigeria Sandy Prita Meier, Malaise in authenticity: writing the “African” and “Middle Eastern” histories of modernist art Malick Ndiaye, The Theoretical Image or the artist facing History. Nana Adusei-Poku, “rooted in, but not limited by” – Contemporary black artists and the changing conditions of representation Olu Oguibe, Art criticism and Africa. Thoughts for a new century. N°54 (digital version): Curatorial practices and the educational turn. Interview with Koyo Kouoh, by Aliocha Imhoff and Kantuta Quirós Anitra Nettleton, Modernism, Primitivism and the search for Modernity: A 20th Century quandary for Black South African artists. Olu Oguibe, Art Criticism and Africa. Thoughts toward a New Century Sandy Prita Meier, Authenticity and Its Discontents: Making Modernist Art Histories “African” Nana Adusei-Poku, ” rooted in, but not restricted by ” – Contemporary Black Artists and the Changing Conditions of Representation Translations by Thierry Baudouin, Isabelle Montin, Julienne Lemb, Kantuta Quiros
Abstracts n° 53, paper version
Kantuta Quirós and Aliocha Imhoff, Historiographies de l’art, depuis l’Afrique (Fragments pour un chantier de traductions des discours africains sur l’art)
Since the late 1980s, the growing recognition of long-neglected contemporary artists of African origin on the “global” art scene has been largely cut off – particularly in France – from the reception of discursive resources and theoretical thoughts on art from Africa. This article introduces a project of translations of African historiographical thoughts on art, choosing to focus on the emergence in the 1990s of a “new African discourse” carried by a generation of curators, art historians and theorists, who chose, first and foremost, to reassess African artistic modernities. It highlights the paradoxical geography of this “African discursive space”, where several spatialities are superimposed (those of highly mobile discourses – carried by art history and theory journals, nomadic curatorial or educational platforms, based in the metropolises of the diaspora or implanted on the continent for the duration of a biennial – and of more rooted continental journals, academic institutions, art centers and museums).
John Peffer, The Diaspora of Images of Africa
What would happen if we began to consider art objects from Africa as a diaspora in their own right, as opposed to the traditional conception of diasporas as the dispersal of people, across the globe, with their cultural specificities? This essay proposes to conceptualize a history of African art objects as vehicles, through time and space, of “diasporas of images”. John Peffer proposes to examine the production of visual objects in Africa as objects in motion, articulating disparate histories and cultural zones. In so doing, he proposes to envisage a continuum for arts categorized elsewhere as either “traditional” or “contemporary”.
Chika Okeke-Agulu, The Art Society and the construction of postcolonial modernism in Nigeria
This article focuses on the work of the Art Society, an art group formed in Nigeria (1957-1961), as the first significant manifestation of a postcolonial modernism, envisaged as a set of formal and critical attitudes adopted by African and black artists at the dawn of Nigeria’s political Independence. The Art Society emphasized the importance of local artistic resources in producing resolutely modernist work, an aesthetic model it theorized as natural synthesis. The logic behind natural synthesis was based on the dialectical notion of reconciling two opposing aesthetics (the traditions of African and Western art). Although typical of the early twentieth-century avant-garde, natural synthesis was neither a call for a total break with colonial tradition, nor a declaration of the artist’s rejection of Westernized modernity by returning to an authentic, imaginary indigenous culture.
Anitra Nettleton, Modernism, Primitivism and the search for Modernity: A 20th Century quandary for Black South African artists. Anitra Nettleton explore la relation entre la modernité et le modernisme au cœur de générations successives d’artistes modernes noirs en Afrique du Sud, au milieu du XXe siècle, et dans le contexte plus large d’une société coloniale. Les deux artistes étudiés, Sydney Kumalo et Lucky Sibiya, ont tous deux connu un certain succès commercial en Afrique du Sud et à l’étranger et sont morts relativement jeunes. Ils ont été négligés en tant que contributeurs à l’histoire du modernisme dans l’art sud-africain depuis 1994 et la fin de l’apartheid. L’article argumente que les raisons de cette négligence résident dans les lectures primitivistes de l’art africain face à des artistes noirs ayant épousé les formes du modernisme. Pratiques curatoriales et tournant éducationnel Entretien avec Koyo Kouoh (par Aliocha Imhoff et Kantuta Quirós) Ces dernières années, on a pu observer une effervescence des initiatives curatoriales en Afrique, portées par une nouvelle génération de curateurs habitant sur le continent africain. Ceux-ci en créant des plateforme curatoriales indépendantes ou des lieux d’art mettant en avant une réflexion sur les pratiques immatérielles de l’art, les formats curatoriaux, la création de publics, de nouvelles formes de savoir et de muséologie participative, se sont inscrits dans un tournant des pratiques curatoriales qu’on a qualifié d’éducationnel. Entretien avec Koyo Kouoh, fondatrice de la Raw Material Company, située à Dakar, “projet mobile d’art” intervenant dans les domaines du commissariat d’exposition, de la commande artistique, l’éducation, l’archive, la critique.
Nana Adusei-Poku est professeure de recherche appliquée en diversité culturelle à l’Université de Rotterdam et chargée de cours en Arts médiatiques à l’Université des Arts de Zurich. Elle est doctorante et boursière de l’Université Humboldt, Berlin, travaillant sur le concept curatorial de ‘post-black’ sur la scène des artistes contemporains noirs, après une formation en études africaines et études de genre à l’Université Humboldt, et en médias et communication au Goldsmiths College, à l’Université de Londres. Elle a été chercheur invitée à l’Université du Ghana, Legon, la London School of Economics et l’Université de Columbia, New York. Elle a publié entre autres articles, « Le défi de conceptualiser la multiplicité des multiplicités – Le post-black art et ses subtilités » dans Imaginaires post-raciaux, un numéro spécial de Dark Matter, l’année dernière. Ses intérêts de recherche portent sur les études culturelles, la culture visuelle, l’histoire de l’art de la diaspora noire, postcoloniale et la théorie critique de la race. Aliocha Imhoff est commissaire d’exposition. Cofondateur de la plateforme curatoriale œuvrant entre art et recherche le peuple qui manque, il a été commissaire de manifestations (expositions, symposiums internationaux, festivals, rétrospectives et cycles de films) telles que, récemment, Mille ans d’histoire non-linéaire (Centre Pompidou), The Borderscape Room (Le Quartier), Fais un effort pour te souvenir. Ou, à défaut, invente (Bétonsalon – Centre d’art et de recherche, Paris), L’artiste en ethnographe (musée du quai Branly, Centre Pompidou), Que faire ? art/film/politique (Centre Pompidou, Palais de Tokyo,…), Atlas critique (Centre d’art du Parc Saint-Leger). Il prépare actuellement une thèse de doctorat en esthétique et philosophie de l’art à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne consacrée (au) « Le tournant discursif de l’art contemporain ». Koyo Kouoh a initié Raw Material Company pour arrêter de se plaindre au sujet de l’environnement artistique à Dakar, mais n’a pas arrêté de se plaindre. Elle n’est pas curatrice, ni écrivain, mais fait des expositions, publie des livres et aide les autres dans le même métier. Ses programmes ont inclus des artistes contemporains, des penseurs, des écrivains, des militants, des non-artistes, des designers, des politiciens, des maniaques et des cuisiniers. Elle est mère professionnelle et accro à la bonne nourriture, aux chaussures et à la danse. Elle vit uniquement à Dakar et nulle part ailleurs. Docteur en histoire et critique des arts de l’Université Rennes II et diplômé de l’Institut National du Patrimoine de Paris (conservateur, spécialité Musées), Malick Ndiaye est postdoctorant du Labex Création, Arts et Patrimoine. Il est affilié au Centre de Recherches sur les Arts et le Langage (CRAL. EHESS/CNRS) et associé à l’Institut National du Patrimoine. Il a été boursier dans le programme Art et Mondialisation de l’Institut National d’Histoire de l’Art et collaborateur scientifique dans le cadre des trente ans du Centre Georges Pompidou. Spécialiste des arts contemporains, patrimoines africains et études postcoloniales, il participe à plusieurs rencontres internationales, collabore avec des revues et coordonne différentes activités scientifiques autour de ces thématiques. Anitra Nettleton est présidente et directrice du Centre for Creative Arts of Africa Musée d’Art de Wits (University of the Witwatersrand, Johannesburg). Elle a été professeure au Département d’’Histoire de l’Art de la Wits School of Arts de 1998 à 2011 et été commissaire de plusieurs expositions. Elle a écrit de très nombreux articles. John Peffer est spécialiste de l’art moderne africain et de photographie et professeur associé d’histoire de l’art à l’université de Ramapo. Il est l’auteur de Art and the End of Apartheid (2009), co-rédacteur en chef de Portraiture and Photography in Africa (2013), et a été co-éditeur de Critical Interventions: Journal of African Art History and Visual Culture (2007-2010). Son projet de livre en cours, Colored Photographs and White Weddings: A Study of Reception in South Africa, examine les usages vernaculaires de la photographie en Afrique du Sud avec un accent particulier sur les photos de mariage colorées à la main dans le Soweto des années 1950. Chika Okeke-Agulu est professeur associé au département d’art et d’archéologie et au Center for African American Studies, de Princeton University et co-éditeur de NKA: Journal of Contemporary African Art. Il est co-auteur de Contemporary African Art Since 1980 (Damiani, 2009) et co-éditeur de Who Knows Tomorrow (Konig, 2010) et Ezumeezu: Essays on Nigerian Art & Architecture, a Festschrift in Honour of Demas Nwoko (Goldline & Jacobs, 2012). Olu Oguibe est un artiste, poète, musicien, théoricien, curateur et professeur aux Départements d’Art et d’Histoire de l’Art et à l’Institute for African American Studies, de l’Université du Connecticut. Olu Oguibe a publié de nombreux ouvrages consacrés à l’art, parmi ceux-ci The Culture Game (University of Minnesota Press, 2004), Uzo Egonu: An African Artist in the West (1995) et été le co-éditeur de Reading the Contemporary: African Art from Theory to the Marketplace (1999) et Authentic/ Ex-Centric: Conceptualism in Contemporary African Art (2000). Ses contributions ont été publiées dans des volumes qui ont fait date tels Art History and its Methods, The Visual Culture Reader, The Third Text Reader on Art, Culture and Theory, Art in Theory 1900 – 2000: An Anthology of Changing Ideas. Il a commissaire de nombreuses expositions, pour la Tate Modern, notamment. Son propre travail artistique a été exposé à travers le monde. Sandy Prita Meier est professeure adjointe d’Art africain à l’Université de l’Illinois à Urbana-Champaign. Ses recherches mettent l’accent sur les politiques de la mondialisation et de la modernité en Afrique de l’Est. Elle prépare actuellement un livre intitulé Architecture de l’Ailleurs: villes portuaires swahili, Empire et désir et a publié des articles dans Africans Arts, Nka: Journal of Contemporary African Art. Kantuta Quirós est commissaire d’exposition. Ses recherches et projets curatoriaux récents, au sein de la plateforme curatoriale le peuple qui manque, s’intéressent à l’investigation par les artistes contemporains des disciplines des sciences sociales comme champs d’enquête épistémologique. Elle a co-dirigé (avec Aliocha Imhoff) l’ouvrage Géoesthétique consacré au tournant spatial de l’art (Editions B42, 2013) et prépare actuellement une thèse en philosophie de l’art à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne consacrée aux dispositifs narratifs utilisés par les artistes pour mettre en scène les récits historiques. Elle a également travaillé pour diverses institutions culturelles (tel de 2007 à 2011 pour le Département Cinéma du Musée National d’Art Moderne – Centre Pompidou), enseigné à l’université Paris VIII et anime à l’Ecole Supérieure des Beaux-Arts de Nantes Métropole le séminaire L’artiste en historien.