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Aliocha Imhoff & Kantuta Quirós publie un article intitulé « Il y a urgence, prenons le temps » autour des nécessaires bifurcations écologiques du monde de l’art, dans le premier numéro de la revue Festina Lente, revue du centre d’art La Criée.

Revue Festina Lente n°1

(Hâte-toi lentement)

Livre, 2024
avec Jean Philippe Antoine, Jean-Christophe Bailly, Téo Betin, Caroline Cieslik, Matthieu Gounelle, Catherine Guesde, Aliocha Imhoff, Sophie Kaplan, George Kubler, Léa Muller, Kantuta Quirós, Evariste Richer, Gilles A. Tiberghien, Kuba Szreder, Euridice Zaituna Kala, Eugénie Zély
 

Alors que semble s’accélérer toujours et encore la succession des crises — écologique, mais aussi postcoloniale, sociétale, des représentations, etc. —, pour beaucoup il n’est plus possible de rester passifs face à l’effondrement qui vient. Il n’est plus possible de se contenter d’observer, de constater et de trembler.
L’accélération des crises va par ailleurs de pair avec une accélération des rythmes sociétaux et individuels, auxquels il faut se soumettre et s’ajuster en continu.
Dans ce contexte, nombre d’artistes, d’acteurs et actrices, de penseurs et penseuses des mondes de l’art réfléchissent à des formes d’adaptations, d’alternatives et de résistances.
La Criée centre d’art contemporain accompagne ce mouvement à travers le cycle artistique Festina Lente (Hâte toi lentement), qui se décline en expositions, événements et des résidences, ainsi que dans les pages de la présente revue.

Car c’est bien à de nouvelles façons de penser et de faire l’art qu’engage notre époque.
Et de se demander :
Comment l’art doit-il aborder le changement climatique qui affecte directement ses conditions d’apparition et de diffusion ?
Quelles circulations et constructions durables, en relations et à l’écoute de la régénération et du temps long qui fonde le vivant peuvent s’inventer, qui battent en harmonie avec l’ensemble des sociétés humaines et des vivants ? Quels voisinages ? Quelles alliances ?
Comment et quoi créer dans un monde abîmé aux futurs incertains ?
La puissance d’agir de l’art peut-elle aider à repenser et transformer le monde ?

Les artistes, penseurs, penseuses, écrivains, écrivaines, qui mêlent leurs voix dans ce premier numéro, ont été invités à dire ce que faisait résonner chez elles et eux l’oxymore Festina Lente / hâte-toi lentement. Leurs réponses se déclinent en portfolios (Cieslik, Muller), court essais (Bailly, Szreder, Guesde, Kubler, Imhof et Quiros), et brèves nouvelles (Zely, Gounelle, Betin et Kala), qui, partant d’expériences personnelles ou d’observations collectives, partagent un même constat : l’attention est centrale, elle fonde la qualité de l’expérience que l’on fait du monde autour ; cependant elle est actuellement malmenée.

Le projet graphique
La mise en forme de ce numéro est conçue en clin d’œil aux travaux d’Alde Manuce, imprimeur humaniste italien du XVe siècle, créateur de la première italique et qui marquait ses ouvrages de l’adage Festina Lente sous la forme imagée d’un dauphin (Festina) s’enroulant autour d’une ancre (Lente). Ainsi, dans cet objet éditorial, revival typographique d’un caractère du XVe siècle, fins de textes en culs-de-lampe et jeux d’astérisques dans les compositions des titres sont autant de réinterprétations graphiques de ses travaux. La devise résonne aussi dans les multiples rythmes qui traversent la revue. D’article en article, l’alternance de différents corps de textes entraîne une cadence de lecture toujours renouvelée, changeante, recto, verso, qui invite les lecteur·rices à se hâter lentement au fil des pages.