Reclaim the streets !
Vendredi 5 décembre 2008 – 20h30
Maison Pop’ de Montreuil
Entrée libre
Maison Pop’ de Montreuil
Entrée libre
En présence d’Olivier Blondeau et Laurence Allard (auteurs de Devenir média)
Au cri de Reclaim the streets !, nous nous arrêterons sur les stratégies de réappropriation urbaines, de nos vies, de nos villes, mises en œuvre de manière contemporaine par les mouvements altermondialistes. Issus d’un activisme des multitudes, écologiste, anticapitaliste et pour l’invention de démocraties radicales, ces mouvements s’ancrent dans un « imaginaire de la rupture ».
Ils sont également à l’origine d’un usage contestataire des médias, une passionnante pratique de la contre-information collaborative, mobile, décentralisée, reformulée depuis les positions minoritaires de médias-activistes.
Les films présentés sont issus de deux types de démarches : l’une depuis le réseau de média-activistes Indymedia et l’autre par le collectif de plasticiens Bernadette Corporation.
Ils sont également à l’origine d’un usage contestataire des médias, une passionnante pratique de la contre-information collaborative, mobile, décentralisée, reformulée depuis les positions minoritaires de médias-activistes.
Les films présentés sont issus de deux types de démarches : l’une depuis le réseau de média-activistes Indymedia et l’autre par le collectif de plasticiens Bernadette Corporation.
This is what democracy looks like
de Jill Freidberg et Rick Rowley
et filmé par plus de 100 média-activistes (68’, 2000)
de Jill Freidberg et Rick Rowley
et filmé par plus de 100 média-activistes (68’, 2000)
This Is What Democracy Looks like, compte rendu des évènements de Seattle en 1999 au cours des manifestations contre l’OMC.
Captivante mise en œuvre d’une fabrique contre-informative des images, le film capture l’énergie brute des protestations, la vibrante et puissante vie de la multitude altermondialiste, l’unité et la multiplicité des revendications, l’alliance entre militants des pays du sud et militants locaux, la résonance historique de l’événement.
Il retrace aussi un moment de réappropriation de la ville face à la répression policière et une démocratie qui tombe le masque.
Avec plus de caméras dans les rues que n’importe quel média, l’Independent Media Center (IMC) a coordonné plus d’une centaine de média-activistes et collecté plus de 300 heures de rushes. En coproduction avec l’IMC et Big Noise Films, ce film traverse la confusion pour offrir un portrait fulgurant de cette semaine qui a donné naissance à un mouvement civil mondial.
This Is What Democracy Looks like ressaisit la pluralité des images tournées par ces média-activistes, pour la plupart impliqués depuis des années dans des médias indépendants, qui se sont retrouvés fin 1999 à Seattle, œuvrant à la création d’Indymedia. Il peut servir de modèle pour penser l’expérience des médias alternatifs et leurs pratiques coopératives de création collective et autonome. Ils font leur la devise de Jello Biafra « Don’t hate the media, become the media! » (Ne hais pas les médias, deviens les médias) qui est celle de l’activisme des Medias Tactiques né dans les années 90.
Get Rid of Yourself
de Bernadette Corporation (2003, 60′)
avec Chloé Sévigny et Werner Von Delmont
« Ils disent « un autre monde est possible ». Mais nous ne voulons pas d’un autre monde, d’un autre ordre, d’une autre justice : d’un autre cauchemar logique. Nous ne voulons pas d’une gouvernance globale, être propre, être écologique, être certifié par Porto Alegre. Nous voulons CE monde. Nous voulons ce monde comme chaos. Nous voulons le chaos de nos vies, le chaos de nos perceptions, le chaos de nos désirs et de nos répulsions. »
Construit autour des événements du sommet du G8 et de sa contestation à Gênes en juillet 2001, Get Rid of Yourself s’arrête sur les expériences et réflexions des mouvements autonomes et des groupes « black block » en particulier, nés en Allemagne dans les années 80. Il tente de relier la pratique politique militante à une expérience de la vie en général. Dans une perspective post-situationniste, la destruction (pillage des supermarchés, mise à sac des banques) et l’occupation des rues dégagent des zones libérées au sein de la métropole.
A partir de témoignages en voix off, Bernadette Corporation choisit de restituer par une esthétique du mélange, les intensités et le conflit des sensations, la quête du chaos et l’inquiétude postmoderne de la guerre permanente post-11 septembre. « Vingt ans. Vingt ans de contre-révolution. De contre-révolution préventive. En Italie et ailleurs. Vingt ans d’un sommeil hérissé de grillages, peuplé de vigiles. D’un sommeil des corps, imposé par couvre-feu. Vingt ans. Le passé ne passe pas. Parce que la guerre continue. Se prolonge, se ramifie. Dans un calibrage inédit des subjectivités. »
Construit autour des événements du sommet du G8 et de sa contestation à Gênes en juillet 2001, Get Rid of Yourself s’arrête sur les expériences et réflexions des mouvements autonomes et des groupes « black block » en particulier, nés en Allemagne dans les années 80. Il tente de relier la pratique politique militante à une expérience de la vie en général. Dans une perspective post-situationniste, la destruction (pillage des supermarchés, mise à sac des banques) et l’occupation des rues dégagent des zones libérées au sein de la métropole.
A partir de témoignages en voix off, Bernadette Corporation choisit de restituer par une esthétique du mélange, les intensités et le conflit des sensations, la quête du chaos et l’inquiétude postmoderne de la guerre permanente post-11 septembre. « Vingt ans. Vingt ans de contre-révolution. De contre-révolution préventive. En Italie et ailleurs. Vingt ans d’un sommeil hérissé de grillages, peuplé de vigiles. D’un sommeil des corps, imposé par couvre-feu. Vingt ans. Le passé ne passe pas. Parce que la guerre continue. Se prolonge, se ramifie. Dans un calibrage inédit des subjectivités. »
1 Reclaim the streets (Reprenons les rues), du nom des groupes d’action directe anglais, qui depuis 1994 organisent des fêtes de rue, entre carnavals révolutionnaires et action directe, de réappropriation insurrectionnelle et dionysiaque des espaces publics.
Textes et programmation : Kantuta Quiros & Aliocha Imhoff