Panorama Queer
Raphaël Vincent / Hans Scheirl & Ursula Pürrer / Marcel.lí Antúnez Roca /
LAS OTRAS FrauenLesbenFilmCollectif / James Diamond / Jack Walworth, David Bronstein & Dorothy Low
Vendredi 16 Mai 2008 à 20h30
Maison Populaire de Montreuil
Entrée libre
Hybridation des genres, machines, prothèses, identités cyborg, réappropriations performatives, pornographie signent le devenir queer du cinéma contemporain, repoussant, aux confins de la vidéo d’artiste et du cinéma expérimental, les identifications binaires, les limites du corps, du privé, de l’obscène. Le nouveau cinéma Queer documente aussi la subculture voguing, les politiques Queer antimilitaristes et anti G8 et les représentations trans, depuis une position souvent revendiquée comme collective, qui réfléchit au cadre éthique dans lequel (auto)représenter ou témoigner d’« identités qui échappent à l’œil du système ».
On connaissait Hans Scheirl pour son film culte Dandy Dust, voici les esquisses préparatoires en super 8 de toute beauté du cinéma hermaphrodite et transgenre du duo viennois Scheirl & Pürrer, entre cinéma actionniste, film trash, porno lesbien, qui décline déjà la vitalité de son fantastique imaginaire corporel.
Pétris d’une cosmogonie machinique et orgiastique, les rituels de Marcel.lí Antúnez Roca, musicien, acteur et performeur fondateur du célèbre et convulsif groupe catalan La Fura dels Baus, relèvent souvent d’un mélange grotesque entre ordinateur, robot et matériaux biologiques, qui questionne l’engendrement, le travestissement et l’identité.
Ruins est la trace d’un long voyage à travers l’Europe de l’Ouest dans différentes communautés queer autonomes. Les rencontres et les lieux ont été l’occasion de réaliser les cinq parties qui constituent ce projet artistique. Ni fiction ni documentaire, Ruins fouille les systèmes de production d’image pour mettre à jour des identités qui échappent à l’œil du système. « C’est à l’intérieur des ruines que se trouvent nos objets, fragments de genre, pièces éparses de nos histoires, des bouts de sexe, des images floues. Il fallait inventer des scènes, des attitudes et des performances. Nous réapproprier.» (Raphaël Vincent)
Ce programme retrace également la formidable inventivité de la subculture du voguing, danse de réappropriation issue des communautés gaies blacks et latinos aux Etats Unis, avec les héroïnes cultes de Paris is burning ou Tongues Untied (Willi Ninja Field, David Depino, David Spada, Kenny, Kenny, etc.) mais aussi les luttes queer anti-militaristes et anti-G8 en Allemagne (Bombodrome), ou la poésie intimiste de James Diamond (Mars Womb-Man) qui interroge avec force et mélancolie les métamorphoses identitaires et le corps binaire comme lieu d’aliénation sociale.
Raphaël Vincent & Ruins production, Let’s the sun shine, (2006, 8’)
Raphaël Vincent & Ruins production, Ruins (2004-2006, 23’)
Hans Scheirl & Ursula Pürrer, Body Building (1984, 3’)
Hans Scheirl & Ursula Pürrer, Gezacktes Rinnsal Schleight sich schamlos schenkel nässend an (1985, 4’)
Hans Scheirl & Ursula Pürrer, 1/2 Frösche Ficken Flink (1994-96, 17’)
Marcel.lí Antúnez Roca, Satèl•lits obscens. Comedia de los Excesos. (1996-1997, 16’)
LAS OTRAS FrauenLesbenFilmCollectif, Bombodrom (2007, 3′)
James Diamond, Mars Womb-Man (2006, 12’)
Jack Walworth, David Bronstein & Dorothy Low, Voguing : the message (1989, 13’)
Programmation et textes : Kantuta Quiros & Aliocha Imhoff