Géographies fracturées #1

Vendredi 4 décembre 2009 – 20h30

Lida Abdul / Larissa Sansour / Yael Bartana / Gil & Moti /
Internacional Errorista / Waël Noureddine

Maison Pop’ de Montreuil
Entrée libre

 

Ce premier programme prend acte des interprétations données par des artistes contemporains du Moyen-Orient (Liban, Palestine, Israël) et d’Afghanistan de l’état de « guerre permanente » qui fragmente leurs territoires. À partir des conflits et des occupations récents, une jeune génération d’artistes livre une réécriture de la guerre, de la démolition, mais aussi des propagandes nationales, déconstruites et transmuées, de manière lyrique, poétique, performative ou activiste.

En présence d’Olivier Hadouchi (chercheur et critique de cinéma)

lida_abdul-in_transit.jpgIn Transit – Lida Abdul (4 min, 2008)
Lida Abdul est née à Kabul, Afghanistan en 1973. Elle émigre en Allemagne, en Inde puis aux États-Unis, suite à l’invasion soviétique. Ses vidéos mettent en scène à partir d’une écriture poétique performative les paysages afghans marqués par les guerres et les destructions au cours de la chute du régime des talibans. Son travail a notamment été montré à la Tate Modern, au Frac Lorraine, Frac Aquitaine, etc.

yaelbartana-a-declaration2.jpgA declaration –  Yael Bartana (8 min, 2006)
Yael Bartana est née à Afula,  Israël en 1970. Elle vit et travaille à Tel Aviv et Amsterdam. Son travail a été montré a travers le monde (notamment Documenta 2007, Manifesta 4, Biennale d’Istanbul, PS1) et a reçu le prix de Rome en 2005.  Plasticienne, vidéaste, photographe, elle observe et déconstruit de manière poétique les discours et propagandes nationales en vigueur au Moyen-Orient.

sansour-tank-1.jpgPalestinian Peace Activists vs Israeli Tank – Larissa Sansour (6 min, 2005)
première française
Larissa Sansour est née à Jérusalem en 1973. Elle quitte la Palestine au début de la première Intifada pour continuer ses études à l’étranger. Son travail est politique et principalement basé sur la vidéo et la photographie. Ses œuvres ont été exposées et projetées dans plusieurs expositions et festivals à travers le monde (Institut du Monde Arabe à Paris, Tate Modern à Londres, Musée Reina Sofia à Madrid, Rencontres Internationales Paris/Berlin/Madrid, etc). Elle vit et travaille entre Bethlehem et Copenhague.

gil-moti-fiddler_on_the_roof.jpgFiddler on the Roof – Gil & Moti
(3 min, 2008)
« Au cours d’une après-midi ensoleillée à Tel-Aviv, un violoniste joue avec expression une composition hybride, reconstruite à partir d’hymnes tant israéliens que palestiniens. »
Gil Nader est né à Rishon LeZion, Israël en 1968. Moti Porat à Ganey Yehuda, Israël en 1971. Ils vivent et travaillent ensemble en duo depuis 1994, sous le nom de « Gil & Moti ». Parmi leurs récentes expositions individuelles, signalons notamment « Sleeping With the Enemy» à New York, « Love Grows Free » à la galerie Eric Dupont de Paris, « Dating Gil & Moti » à la Mucsarnok Kunsthalle de Budapest et « Available for You » à la Kunsthallen Nikolaj de Copenhagen.

Urban Errorist Cartography – Internacional Errorista (Groupe Etcétera) (5 min, 2009) – première française
urban-errorist-cartography-sd.jpgFondée en 2005, l’Internacional Errorista est un mouvement international qui revendique l’erreur comme philosophie de vie – l’erreur, nouveau principe ordonnateur de la réalité actuelle. L’Internationale Erroriste a surgi d’un programme d’actions lancées pour dénoncer la visite de George W. Bush et le Sommet des Amériques dans la ville de Mar del Plata, Argentine, en 2005. Issus du collectif argentin Etcétera, les Erroristes ont orienté leurs réflexions autour de la figure et du stéréotype de l’ennemi (t)erroriste, dans la dénommée guerre globale contre le terrorisme. Depuis, ils mènent des actions publiques comme réponse aux situations internationales, telles que l’occupation du territoire palestinien à Gaza par Israël. Urban Errorist Cartography est une action, menée en 2009 à Buenos Aires, seule zone urbaine au monde où la Palestine et Israël se rencontrent sur une carte (la rue « Palestine » croisant la rue « Israël » dans la ville de Buenos Aires).
Leur travail a notamment été exposé à la Biennale d’Istanbul 2009.


Ça sera beau (from Beyrouth with love) – Waël Noureddine
(30 min, 2005)
Né en 1978 au Liban, Waël Noureddine est d’abord un écrivain : journaliste professionnel, poète, ses films relèvent de ce que Pasolini nomme la « poésie civile », c’est-à-dire la description lyrique et critique d’une situation concrète. Les films de l’artiste consacrent à enregistrer les ravages physiques et psychiques nés des conflits au Proche Orient : sur les murs, dans l’occupation des espaces, dans les gestes, dans les comportements autodestructeurs des jeunes gens. Le cinéma ici met en œuvre tous ses moyens – description fidèle, montage cinétique, collage calligraphique, mosaïque musicale –, pour polémiquer contre l’assujettissement et la résignation.
Les poèmes visuels de Waël Noureddine relèvent d’une conception héroïque de l’image : « Une caméra est dangereuse, lorsqu’on fait des images, on les fait ‘pour l’éternité’, c’est une responsabilité que de faire des images ».
Ça sera beau (from Beyrouth with love), documentaire expérimental, a  été montré dans de très nombreux festivals internationaux. ll a reçu une mention spéciale du Jury au Festival du Court Métrage de Clermont-Ferrand en 2006.

wael-ce-sera-beau-5.jpgwael-ce-sera-beau-2.jpgwael-ce-sera-beau-1.jpg

Programmation et textes : Aliocha Imhoff & Kantuta Quiros / le peuple qui manque